Abstract

La région de Coquimbo au Chili reçoit en moyenne 110 mm de pluies par an, pluies d’hiver qui ne permettraient qu’une petite agriculture céréalière et la croissance de pâturages pour des espèces animales rustiques telles qu’ovins et caprins. Mais grâce à une irrigation habile pratiquée depuis des siècles, la région a toujours été exportatrice de produits agricoles destinés aux travailleurs des mines et des ports côtiers des régions arides du Chili situées plus au nord. L’histoire de l’occupation du sol et des modes d’exploitation, au temps de la colonie espagnole puis de l’indépendance, a façonné non seulement l’organisation foncière mais aussi le partage des droits d’usage de l’eau. Le système s’est rapidement transformé dans les soixante dernières années, à la fois pour des raisons techniques (stockage de l’eau dans de grands barrages, diffusion de l’énergie électrique à bon marché dans les espaces ruraux) et pour des raisons politiques et sociales (réforme agraire, apparition des capitaux étrangers). Le programme « Suivi de la désertification, connaissance des systèmes d’élevage caprin, gestion de la ressource en eau : trois aspects pour la définition d’une politique environnementale incluant la participation des populations dans la IV e région du Chili (ECOS-Conicyt) » a étudié ces transformations et leurs impacts, entre autres dans le but d’en prévoir les conséquences et d’en prévenir les éventuelles dérives non souhaitables, puisque « le modèle Limarí », fréquemment cité au Chili comme exemple de développement économique réussi, est destiné à être reproduit pour le développement des vallées arides voisines. Un schéma graphique explicatif des dynamiques dans le riego du bassin moyen du Limarí est présenté ici en quatre figures : il a constitué l’un des supports des travaux pluridisciplinaires sur les déséquilibres géographiques déjà connus (entre ville et campagnes, entre riego et secano), sur les conséquences à long terme de la séparation des droits sur la terre et des droits sur l’eau, sur la recomposition sociale et économique engendrée par de nouvelles combinaisons entre les actions techniques et les législations. Ce processus graphique comparatif à l’échelle de la province a contribué à l’organisation et à la discussion des informations disponibles sur l’eau, l’énergie et les terres irriguées, les réglementations.