Abstract

Dans nos entretiens réalisés aux scientifiques engagés dans les études préliminaires du projet hydroélectrique « HidroAysén » (en Patagonie chilienne), certains revendiquent leur indépendance et la rigueur de leurs travaux. Il s'agit d'un mécanisme de financement de l'activité scientifique dans un cadre où les financements publics sont très précaires. Pour eux, la non-participation dans les études d'impact qui se sont déroulés par la suite n'est pas en contradiction avec leurs pratiques. On observe la présence de ce que Kreimer (2006) identifie en tant qu'intégration subordonnée, les scientifiques locaux ayant des liens épistémologiques avec leurs centres de formation ou de financements, ils ne sont pas concernés aux problématiques locales. Ces liens épistémologiques nous amènent à poser le problème d'un point de vue disciplinaire. Comment l'écologie est-elle intégrée ? En engageant les principaux acteurs académiques dans les études préliminaires, l'entreprise assure la légitimité de ceux-ci. Néanmoins, l'écologie n'est pas portée par des centres académiques, mais par les consultantes engagées dans l'étude d'impact. L'impact étant l'interaction entre les différentes composantes, il n'est pas pris en charge par les études préliminaires puisque c'est l'entreprise qui détermine quoi sera étudié et par qui.