Abstract

Nous défendons la thèse que ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui au Chili ne correspond pas seulement, comme certains l’ont suggéré, à des sentiments de malaise, des réactions fortes face à l’exploitation ou à la domination, à des conséquences de l’empowerment des citoyens ou encore à un affaiblissement identitaire. Sans pour autant nier la pertinence de ces diagnostics, il est indispensable d’indiquer, à la lumière de nos recherches, que la société chilienne se trouve dans un moment de ré-articulation des procédés qui gouvernent les interactions, les légitimités et les logiques sociales. Ce sont des processus sociaux de longue durée, qui ne peuvent être simplement réduits au contexte politique. Les phénomènes de protestation qui concernent l’éducation dépassent ce seul enjeu.