Abstract

Les processus d’urbanisation périphérique qui se développent dans le Sud global ont attiré l’intérêt des études urbaines latino-américaines. Bien qu’une partie importante du débat se concentre sur l’habitat informel de la périphérie et sur les résidences fermées destinés aux classes supérieures, cet article analyse le rôle de la politique du logement social dans la production périphérique de la ville. A travers une étude qualitative, deux types de périphéries résultant de deux générations de politiques de logement à l’ère néolibérale sont observés : la politique quantitative ou productiviste, générant une périphérie de pauvreté, et la politique qualitative ou d’intégration sociale et territoriale, générant des espaces suburbains. Les résultats montrent que, bien que les objectifs des deux politiques soient différents, ces interventions produisent des périphéries ségréguées. Bien que les périphéries analysées diffèrent par leur histoire et leur matérialité, elles partagent des tensions et des adaptations liées à la localisation, à l’infrastructure, aux relations sociales et à la construction de stigmates. La conclusion est que, bien que les deux périphéries présentent des manifestations différentes de relégation et d’exclusion sociale, elles reflètent le fait que, malgré les progrès qualitatifs, la politique continue à reproduire des espaces d’exclusion et de relégation